Un cas d’esclavage à Nouakchott dont la victime est une handicapée mentale
L’Initiative pour la Résurgence du mouvement Abolitionniste (IRA) a introduit une plainte ce jeudi 7 février 2013 auprès du Préfet de la Moughataa de Teyaret. Cette plainte porte sur un cas d’esclavage dont la victime est la dénommée Yemme Mint Essalma et l’auteur Madame Rahme Mint Lekreyvy épouse de Monsieur El Mokhtar Ould Ehmeymed, résidant tous les deux à Teyaret, banlieue de Nouakchott.
Monsieur le Préfet de Teyaret, conformément à la loi, a ordonné aux agents du Commissariat Teyaret 3 de faire venir la victime ainsi que les deux accusés d’actes esclavagistes, ce qui fut fait avec grande diligence. C’est ainsi qu’après un interrogatoire préliminaire, la victime, d’après le commissaire Mohamedden Ould Enabghe, fut confiée aux soins de Madame Aminettou Mint El Mokhtar, présidente de l’Association des Femmes Chefs de Famille et la prévenue, Rahme Mint Lekreyvy, gardée à vue en attendant le transfert de son dossier vers le Procureur de la République.
IRA a été contactée par le frère de la victime, Monsieur Bilal Ould Essalme qui l’informa que sa sœur était maintenue en esclavage manifeste ainsi que sa mère. Il ajouta que lui et son frère, Salek, avaient pu prendre la fuite alors que la mère et la sœur étaient restées sous le joug de l’esclavage pratiquée par la famille Lekreyvy.
Bilal Ould Essalme a introduit une plainte écrite réclamant de punir Rahme Mint Lekreyvy pour avoir exploité sa pauvre sœur qui en plus est handicapée mentale. Il réclame aussi les dommages et intérêts pour avoir été empêchés, lui et ses frères er sœur, d’aller à l’école et de vivre dans la dignité.
IRA a décidé d’entamer un sit-in illimité, à partir d’aujourd’hui, devant le Commissariat Tayaret 3 et ce jusqu’à ce qu’elle s’assure des intentions du Procureur de la République quant à la suite à donner à ce dossier d’une grande exemplarité.
Il faut préciser que le Procureur de la République, actuellement en poste, n’a rien fait pour rassurer les défenseurs des droits des esclaves notamment par le laxisme et la mauvaise foi dont il fit preuve dans le cas du mineur, victime d’esclavage, Elhacen Ould Cheikh. Ce fut aussi le même sort que subirent les cas soulevés par IRA à Guérou lors du passage de la “Caravane de la liberté”, le 28 janvier dernier dans la Wilaya de l’Assaba.
Il semble donc que la justice en Mauritanie, pour ce qui concerne l’application de la loi criminalisant l’esclavage (loi 048/2007), fonctionne à deux vitesses: avec diligence au niveau de l’Administration territoriale et des commissariats de police et avec laxisme et lenteur suspecte du côté du Procureur de la République encourageant par ce fait l’impunité des esclavagistes et autres négriers des temps modernes.
La Commission de la Communication Nouakchott le 7 février 213