Procès de l’IRA à Rosso : Quête vaine de mobiles ?
L’Authentique – Biram Dah Abeid et ses compagnons ont passé le premier jour de ce nouvel an en prison, à Rosso, suite à l’envoi en délibéré de leur jugement prévu le 15 courant. Le 31 Décembre 2014, le procureur qui a vu son substitut qui jusque là a assuré la gestion de cette affaire politico-judiciaire, monté en grade avec le dernier conseil des ministres, (comme le juge de Nouadhibou qui a condamné le jeune forgeron pour apostasie), a pris du service pour continuer dans la même lancée à soutenir des réquisitions dont l’histoire retiendra que la justice en Mauritanie est dans un véritable maelstrom. Si on s’invite à une analyse de lecture des différents avocats (24 au total) qui se sont succédés à la barre dans leurs plaidoiries, l’éradication de l’impunité sous toutes ses formes, le respect de la Mauritanie de toutes les conventions sur les droits de l’homme qu’elle a ratifié, sont au yeux de tout le monde des questions urgentes à régler. « Le procès des mis en cause ne repose sur aucun mobile » dira pendant la pause Me Aminata Mbaye. C’est le sentiment le plus partagé par l’ensemble des avocats de la défense. Si la justice est pouvoir religieux en Mauritanie, on pourrait en douter, tel semble être le sentiment de ces robes noires qui assuraient la défense des accusés manifestement victimes d’une cabale et dont le vice-substitut du procureur avait proposé manu muni tari, une sentence de cinq ans d’emprisonnement ferme et une amande de 100.000 UM par personne, soit un pactole de 900.000 UM. Et le pouvoir de justice a été dit haut par des avocats en verve, montrant que la liberté de chacun est assurée et prouvée, mieux que indépendance de la justice ne s’accorde pas mais s’acquiert. Le droit divin surtout a été dit au point de laisser un juge libre avec sa conscience face à Dieu, l’unique. Les robes noires vont démonter pièce par pièce, tour à tour que le réquisitoire du substitut apparait au vu de la logique des faits incriminés, plutôt comme une forme de violation délibérée des droits des accusés qui étaient pistés, visés pour être les seuls appréhendés d’une marche pacifique autorisée par le hakem de Boghé et refusée à neuf kilomètres par celui de Rosso. C’est à croire qu’à Rosso ne circule pas qui veut, même à neuf kilomètres de là. Car la marche de Kawtal Yellitaare a été stoppée avant de pénétrer dans la capitale du Trarza. La démarche de l’administration territoriale, couverte du voile subtil d’arguments cache mal les insuffisances notoires de son argumentaire. Mésentente entre des préfets ? Si non comment comprendre l’accord d’un premier et le refus de l’autre sans un mobile apparent ? Allez savoir ! Ahmed. B