La banalisation des crimes d’esclavage accentue ses pratiques en Mauritanie

Protagonistes :

Présumés coupables : Hamoud Elvil

Prétendus parents de la victime : Vatimetou Mamadou et Mohamed Habib M’Bareck et son épouse Kebada

Victimes : Hacen Mohamed Mahmoud  alias Jibril Mohamed (11ans)

Plaignante : Roughaya Chedad

Procureur : Cheikh Baye

Commandant de la brigade de gendarmerie : Leylily Mohamed Hacen

Juge d’instruction : Moctar Mohamed

Le jeudi 11 octobre 2023, une mission d’IRA conduite par le responsable de l’action de protection des  droits de l’homme Abdallahi Abou Diop, accompagné de Mohamed Laghdaf Néma s’est rendue au Brakna (région située  au sud-est de Nouakchott). Cette mission répond à l’appel au secours de madame Roughaya Chedad qui les informa que son fils disparu depuis 5 ans a été retrouvé avec le bourreau-esclavagiste du nom de Hamoud Elvil qui l’exploitait ; il s’agit de l’enfant mineur Hacen Mohamed Mahmoud âgé de 11 ans et qui s’appelle désormais Jibril Mohamed

La délégation est arrivée à la brigade de gendarmerie le 11 octobre 2023 à 22h. Ils ont pu échanger avec  la dame Roghaya Chedad dite Vatimetou Mamadou et ses proches qui les ont informés qu’il y a une seconde famille qui réclame l’enfant et prétend que c’est leur fils et qui l’appellent Jibril Mohamed et qu’ils sont présentement à l’intérieur de la brigade de la gendarmerie avec le commandant. Ce dernier était au courant de l’arrivée de la mission d’IRA ; la mission  informa le gendarme du but de leur mission et qu’ils sont venus assister, encadrer et accompagner l’enfant et sa famille. La gendarmerie avait déjà arrêté les présumés coupables Hamoud Vil et Mohamed Habib M’Bareck, la mère de la famille qui prétendait que c’est leur fils ainsi que l’enfant victime. La délégation d’IRA a beau expliquer au chef de brigade que l’enfant est mineur et victime et il n’a aucune raison de l’arrêter mais il a répondu que ce sont  les ordres du procureur. Il prétend que l’enfant n’est pas formellement en garde à vue, mais il est retenu en compagnie des suspects mis aux arrêts selon les ordres du procureur du tribunal d’Aleg le juge Cheikh Baye Moustapha.

Le lendemain vendredi 13 octobre 2023 la mission d’IRA est revenue à la brigade dès 8h 30 le matin, ils ont constaté que l’enfant mineur et victime est placé avec ses bourreaux dans la même cellule. Ils ont dit au chef de brigade de la gendarmerie, l’officier de police judiciaire chargé d’instruire l’affaire, le nommé Leylily Mohamed Hacen, qu’il a biaisé toute l’enquête en mettant les bourreaux et la victime dans un même lieu où ils ont séjourné et passé la nuit ensemble. L’officier  s’est empressé de séparer l’enfant de ses présumés bourreaux, mais le mal était déjà fait.

La délégation d’IRA a ensuite quitté la brigade de gendarmerie pour le tribunal d’Aleg ; ils ont attendu longtemps avant l’arrivée du procureur aux environs de 11h. Ils ont expliqué au procureur les manquements à la procédure très stricte sur la protection des mineurs face à leurs présumés bourreaux, fautes procédurales très graves commises  par l’officier de police judiciaire notamment le fait d’arrêter la victime et de la mettre avec ses bourreaux. Bien sûr que les responsables d’IRA ont expliqué au procureur que l’officier gendarme a prétendu que c’est le procureur lui-même qui lui a ordonné de garder la victime dans la même cellule avec le suspect et dans le lieu de détention qui est la brigade de gendarmerie d’Aleg (Ville chef-lieu de la région du Brakna située à 300km au sud-est de la capitale mauritanienne Nouakchott). Le procureur  convoqua séance tenante l’officier gendarme chef de brigade et lui fait part  des griefs émis contre la procédure par les délégué d’IRA. Mais aucune sanction ou mesure n’a été prise contre l’officier de gendarmerie , ce qui prouve que le procureur comme tous les juges mauritaniens, n’est pas étranger à cette violation de la procédure qui fait partie des longues chaines de violations commises par les juges et les officiers de police judiciaire contre les victimes de l’esclavage en Mauritanie.

La mission d’ IRA sollicita auprès du procureur de lui donner la garde de l’enfant jusqu’à la fin de l’enquête, le procureur  refusa prétextant qu’IRA  est partie civile dans cette affaire et a demandé à l’enfant de choisir avec qui il veut partir. L’enfant choisira la femme qui le louait au bourreau qui l’exploitait, il s’agit de Kebada l’épouse de Mohamed Habib M’Bareck.

Le chef d’inculpation retenu contre les accusés est : Exploitation de mineurs.

Le Juge d’instruction met les présumés coupables sous contrôle judiciaire malgré la requête du procureur de leur délivrer un mandat de dépôt. Ce dernier a fait appel de cette décision inexplicable.

Nouakchott 20/11/2023

La commission de communication

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