Appel à l’escalade à Rosso…
Les autorités mauritaniennes persistent et signent dans leur connivence avec les filles de la famille Ely Ould Emhammed recherchées par la justice et dans leur déni de justice due à la jeune esclave Noura Bint Aheimed. Le dossier a été transféré le mardi 17 septembre 2013 à Rosso sous prétexte de l’arrestation des hommes de la famille Ely entendus comme responsables de fait de la disparition des dames accusées d’esclavage et de maltraitance sur la personne de Noura. C’est ainsi que nous avons eu des assurances formelles de la part de l’officier de gendarmerie, Traoré, responsable du dossier que ce dernier contenait, effectivement, un chef d’accusation lié à l’esclavage englobant les dames mais aussi leurs frères et leur mari en plus de l’accusation de délit de fuite à l’encontre des fugitives.
Dés délégations d’IRA ont commencé à converger vers Rosso à partir de la journée d’hier, Mercredi 18 septembre 2013. Mais, arrivées dans les locaux du tribunal, elles se sont rendues compte qu’un complot est en cours d’exécution. Ainsi, le Procureur s’était-il porté absent et le Juge d’instruction s’est contenté de déclarer que les hommes de la famille Ely n’étaient pas concernés par cette affaire en ordonnant qu’on les ramène à Boutilimit et qu’on continue à rechercher les femmes! Tout ça donc pour ça! Alors que la jeune esclave n’avait eu de cesse de répéter que Cheikh Ould Sidi (l’un des messieurs) était son principal “maître” et alors que les gendarmes avaient affirmé que ces messieurs étaient les véritables commanditaires de la cavale des fuyardes.
Devant la mise en exécution de ce complot, les militants d’IRA ont décidé de lancer un sit-in assorti d’une grève de la faim à l’intérieur des locaux du juge manipulateur. Dans la soirée, le commissaire de police et l’officier de gendarmerie ont entamé des négociations avec les membres d’IRA afin de les amener à lever leur sit-in et à évacuer le bureau du juge. Les deux officiers ont promis de présenter les hommes de la famille Ely devant le juge la matinée de jeudi (aujourd’hui) et de commencer l’enquête pour entrave à la justice et organisation de fuite d’accusées, promesses qui ont reçu un échos favorable chez les militants qui, en signe de bonne volonté, ont décidé de suspendre leur action.
Mais à vingt-et-une heures de la soirée d’hier, Mercredi, les jeunes furent surpris de voir les trois hommes enfourcher leur véhicule personnel et quitter les locaux de la gendarmerie libres comme l’air laissant derrière eux, proie aux moustiques et à la chaleur moite de cet hivernage, une innocente victime de l’esclavage accompagnée de son père et de dizaines de militants d’IRA éreintés par huit jours de sit-in à Boutilimit suivis de deux jours de voyage chaotique vers Rosso et encore d’une journée de sit-in.
Les choses sont dorénavant claires; l’Etat mauritanien a décidé de ne pas demander des comptes à MM. Cheikh Ould Sidi et Amar Ould Emhammed fils de la famille Ely Ould Emhammed à la suite du maintien en esclavage de la jeune Noura et à la suite de la soustraction d’accusées des mains de la justice. Il s’agit là d’une offense faite à la justice, à la police, à la gendarmerie et aux militants d’IRA. Ces derniers avaient choisi de protester pacifiquement et de réclamer justice en endurant les rigueurs du climat de ces dernières semaines. Mais, visiblement, la jeune Noura ne semble pas, aux yeux de l’Etat mauritanien, jouir des mêmes droits que les filles de l’ honorable famille Ely Ould Emhammed.
L’Initiative pour la Résurgence du mouvement Abolitionniste (IRA), renouvelant à cette occasion l’expression de sa profonde déception devant la mise à disposition de l’appareil de l’Etat au profit d’une poignée de criminels et de personnes rétives au passage de la justice, déclare:
1- son refus catégorique et définitif de la manière, faite de partialité et de parti pris favorable aux criminels, dont la justice instruit ce dossier et décline toute responsabilité quant aux conséquences néfastes auxquelles peut mener ce genre d’agissements;
2- son appel, lancé à l’ensemble de ses militants et sympathisants, pour qu’ils se rendent tous et en nombre à Rosso pour prendre part aux protestations qu’elle compte organiser à fin de mettre à nu les intentions néfastes du régime en place esclavagiste et raciste;
3- son appel, lacé aux organisations des droits de l’homme, aux partis politiques et à l’opinion publique internationale pour qu’ils participent à obliger l’Etat mauritanien à abandonner la politique d’impunité systématique dont il fait bénéficier les esclavagistes.
Rosso le 19 septembre 2013 La Commission de Communication