Boutilimit: Précisions

Certains sites d’information ont  cru bon de publier, ces deux derniers jours, des informations inexactes et trompeuses, collectées, soit disant, à la suite d’appels téléphoniques reçus depuis la localité d’Ajouwer et plus précisément  depuis  l’entourage de la famille Ely Ould Emhammed à propos de l’affaire de la jeune esclave Noura Bint Aheimed. Ces sites, citant le même type de sources, rapportent que ce qui c’était passé avant hier entre Noura et le filles Ely Ould Emhammed ne serait qu’une banale querelle entre membres de la même famille! Les mêmes sources ont essayé, dans la foulée, de tourner toute cette affaire en une tentative de déstabilisation dirigée contre la candidature de Monsieur Amar Ould Ely Ould Mhammed candidat du  parti du Pouvoir; IRA serait alors juste manipulée par les adversaires politiques de ce dernier.

Par respect à ces sites et à leurs visiteurs, nous avons, à l’Initiative pour la Résurgence du mouvement Abolitionniste (IRA), jugé utile de produire les précisions suivantes pour remettre les choses à leur place.

IRA s’est assurée, sans le moindre doute, que la jeune Noura Bint Aheimed avait passé quatre années de sa vie à trimer en tant qu’esclave passant du service d’un membre à l’autre de la famille Ely Ould Emhemmed (Amar, Cheikh, Deyda, Fatma, Meyha, Aicha et Ami bint Khatry). En fait elle est esclave dans cette famille depuis 14 ans. Pendant toute cette période, elle a été l’objet de toute sorte de maltraitance de la part de ses maîtres. Mais cette fois-ci, Noura s’est rebellée et a décidé de porter plainte devant les gendarmes, plainte que son père a été poussé à retirer. C’est alors qu’elle a décidé,  par elle-même, de s’adresser à IRA pour l’épauler dans son malheur.

Les autorités administratives s’étaient engagées, comme le prévoit la loi, à ouvrir une enquête et avaient dépêché des gendarmes pour faire venir les bourreaux de Noura. Mais ces dernières avaient pris la poudre d’escampette et, à en croire les gendarmes, les recherches se poursuivent pour les débusquer. En attendant l’aboutissement de ces recherches et pour signifier sa détermination à faire appliquer la loi, IRA a décidé de poursuivre son sit-in devant les locaux de la Préfecture. De nombreuses délégation d’IRA ont commencé à converger vers Boutilimit pour grossir les rangs de la protestation au point que cette ville a pris les allures, le temps de cette action militante, de la capitale d’IRA.

Il convient de porter à la connaissance de l’opinion un aspect très cocasse de cette affaire et qui est que l’une des femmes esclavagistes qui ont agressé Noura, la dénommée Deyda Bint Ely Ould Emhammed, porte une carte de résidence des Etats Unis où elle vit avec son mari. Cette carte de résident avait été  obtenue en montant un dossier où Deyda se réclamait… victime de l’esclavage en Mauritanie! Peut-on alors savoir qui monnaye l’existence de l’esclavage en Mauritanie…?

A l’heure où on écrit ces lignes, la situation est toujours très tendue. Les autorités continuent à faire semblant de rechercher les fugitives et les groupes de militants d’IRA continuent à affluer vers Boutilimit. Il est certain que si l’Administration continue dans sa volonté de laisser des suspects de crime d’esclavage s’évanouir dans la nature et ainsi échapper aux rigueurs de la loi, le risque est grand que des développements incontrôlés se produisent. En effet, nos expériences ressentes ont montré qu’il était plus facile pour l’Administration d’embastiller les militants anti-esclavagistes que d’ennuyer les auteurs d’un crime que les plus hautes autorités de l’Etat s’évertuent à nier et font semblant de condamner malgré les nombreux cas qu’IRA débusque de temps à autre.

Boutilimit le 12 septembre 2013                                                              La Commission de Communication

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