Mauritanie : l’impunité se banalise

Alors que les mauritaniens sont encore traumatisés par les assassinats avérés de Souvi Ould Cheine et de Mohamed Lemine Samba, ainsi que l’ assassinat présumé de Oumar Diop par la police nationale, un corps désormais complètement dévoyé, sorti de son cercle, de sa mission républicaine, voilà qu’un autre compatriote vient d’être blessé mortellement dans une course-poursuite gratuite, par les mêmes autorités policières.
Les circonstances sont quasi identiques, des jeunes Noirs arrachés à la vie après avoir eu la malchance de croiser la police. Une police dressée par des préjugés raciaux et ethniques et qui agit avec un permis de tuer.
En effet, on assiste à une impunité qui se banalise dans une république islamique.
La nouvelle victime de la police, qui a rendu l’âme le 3 mars 2024, Mamoudou Abdoulaye Diop vient s’ajouter à la longue liste de mauritaniens afrodescendants, tués par la police, et ce sans compter les nombreux anonymes froidement tués, loin de toute médiatisation.
Et comme toujours, les autorités cherchent à maquiller le crime pour protéger des assassins.

Et la justice ! Qu’en est-il ?
Dans d’autres circonstances, elle s’empresse d’agir pour des petites infractions ou des petits délits surtout lorsque le mis en cause est un opposant au système.
La justice si réellement, si vraiment elle est indépendante comme elle aime le clamer, ces crimes ne resteraient pas impunis.
La brutalité qui cible les mauritaniens autochtones d’ascendance africaine, est devenue l’ADN de la police nationale. On s’en aperçoit lorsqu’ on observe son comportement pendant les manifestations.
Et certaines communautés ciblées sont hautement exposées à la violence policière. Dire cela, c’est du racisme. Nous entendons vos récriminations. Mais il s’agit de faits tirés du vécu quotidien et les statistiques le corroborent.
Ce sont des crimes au faciès.
Certains mauritaniens sont en danger chez eux plus qu’ailleurs. La recrudescence de la criminalité ailleurs est un motif d’inquiétude pour les gouvernants par ce que les bandits sont combattus et pourchassés par les forces de l’ordre. Alors que chez nous, les criminels sont protégés et dépositaires de l’autorité publique.
Il faut mettre fin à cette série noire.
La présidentielle de juin est une occasion pour chaque mauritanien de s’exprimer à travers son vote. Il faut voter pour le programme de rupture et surtout un candidat capable de le réaliser et de changer le système en place depuis plusieurs décennies et qui agit contre la vie au lieu de protéger la vie.
Nouakchott, 12/03/2024
La commission de communication

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *