Lutte contre l’esclavage, la traite des personnes et les discriminations en Mauritanie: Zéro sincérité.
Initiative de Résurgence Abolitionniste (IRA)
Communiqué de presse
Lutte contre l’esclavage, la traite des personnes et les discriminations en Mauritanie: Zéro sincérité.
Et pourtant, la Mauritanie reste l’un des rares pays au monde qui a créé des tribunaux spécialisés pour juger les crimes liés à l’esclavage : en effet, dans la loi organique l’esclavage est criminalisé.
Le pays s’est doté d’un arsenal juridique cosmétique- trop beau pour être vrai -, une véritable supercherie dans le dessein de séduire les partenaires onusiens, Africains et occidentaux, qui ne cessent d’interpeller les dirigeants sur les manquements de la Mauritanie en matière de respect des droits de l’homme et l’oppression de personnes d’ascendance africaine.
Et depuis, les autorités ont trouvé la bonne formule : créer des lois et des institutions très avancées en matière de promotion de droits humains ; des coquilles vides pour leurrer les organismes internationaux et les ONGs internationales, qui font du respect de ses valeurs, des préalables à la coopération.
La création récente d’une instance nationale de lutte contre la traite des personnes, l’esclavage, la discrimination et la torture ainsi que le lancement de la caravane de sensibilisation sur les lois contre la traite des personnes, l’esclavage, la discrimination et la torture, sur le thème : « Ensemble…pour préserver la dignité et les droits de l’être humain dans le cadre d’un état de droits.», ne sont que de la poudre aux yeux. Un écran de fumée pour enfumer les institutions internationales qui veillent au respect de la dignité humaine et à la promotion des droits de l’homme. Et d’ailleurs, ces instances sont très avertis et conscientes du ridicule et lamentable subterfuge et mensonge d’Etat.
Ce n’est donc pas par hasard que les autorités Mauritaniennes investissent ces derniers temps, le champ des droits de l’homme. En effet, c’est pour trouver de la matière contrefaite, pour défendre son rapport décousu et incohérent, à l’occasion du rendez-vous annuel de Bandjul devant la cession de la Commission Africaine des droits de l’homme et des peuples.
La délégation Mauritanienne, composée du Commissaire aux droits de l’homme et à l’Action humanitaire et d’une mosaïque d’ONGs à la crédibilité douteuse et parfois sulfureuse ont fait le voyage à la capitale Gambienne pour une énième opération de fourberie. Opération dans laquelle le principal agent du faux témoignage est la Commission Nationale des Droits de l’Homme de Mauritanie.
En vérité, les lois Mauritaniennes sont loin de la réalité du pays; elles restent une belle littérature juridique, en déphasage la situation du pays. C’est pourquoi, elles ne sont jamais appliquées ; et les bourreaux blanchis puis protégés par l’assurance vie de l’impunité.
Les victimes sont souvent les grands absents. Elles sont quasi absentes au sein des institutions en charge des questions de droits de l’homme ou encore dans les colloques ou rencontres sur le sujet : les deux dernières activités du Commissariat aux droits de l’homme illustrent parfaitement le peu d’intérêt accordé aux victimes.
Chaque occasion à la veille du rendez-vous de Genève pour l’examen périodique universel et celui de Banjul , les autorités Mauritaniennes ne manquent pas d’imagination dans leurs tentatives récurrentes et désespérées de tromper le monde, en se trompant elles-mêmes sur la vérité de la lutte contre le racisme, les discriminations, la traite, la torture des personnes ainsi que l’esclavage.
Cette année au regard de la résistance d’IRA face aux tentatives de sa domestication et instrumentalisation, le pouvoir mauritanien décide d’exclure et discriminer l’ONG abolitionniste et ses membres de toutes les activités en relation avec les droits de l’homme dans le pays.
Cette posture lâche et hypocrite est le résultat d’une avancée jusqu’à la provocation des lois et textes du pays votés à tout bout de champ alors qu’ils ne sont jamais appliqués.
Les quelques cas de condamnations ayant visés les rangs des apologistes de l’esclavage, qu’on peut citer répondent à l’agenda des autorités pour soigner leur image à la veille de la visite d’une mission ou d’un colloque international. C’est donc sans conviction aucune que la Mauritanie se montre disposée à combattre les fléaux que sont : l’esclavage, la traite des personnes et les discriminations qui continuent à martyriser des pans entiers de la société mauritanienne.
Nouakchott, Mauritanie
20 octobre 2022