Communiqué: Encore une fois en Mauritanie, répression policière à visées ethniques

La direction du Port de l’Amitié a unilatéralement et sans préavis rompu la convention qu’elle a signée en 2016 avec les syndicats des dockers. Cette convention permettait aux deux parties de réguler et mieux organiser le travail à l’intérieur du port et garantissait les droits des travailleurs. A la suite de cette rupture une grève a été déclenchée par ces derniers le 03 octobre 2022

21 jours après le début de la grève, un rassemblement devant le portail du port (port de l’Amitié), pour protester contre leur mise à l’écart par les autorités censées les protéger contre un patronat sans vergogne a été la goutte qui a fait déborder le vase.

En effet la gendarmerie lourdement équipée s’est acharnée sur les pauvres dockers qui ne faisaient que réclamer leur droit de grève, garanti par la Constitution.

Mais, ils ont été assaillis par des grenades lacrymogènes, des coups de matraques suivis d’arrestations arbitraires.

A l’issue de cette répression sauvage et disproportionnée quatre dockers et un activiste des droits de l’homme venu les soutenir ont été arrêtés et aussitôt jetés en prison, admis dans le même espace carcéral que des voyous et bandits de grands chemins.

Il s’agit de :

– Mohamed Lemine Bilal dit capitaine

– Ahmed Sidi Mohamed

– Mohamed Abdatt

– Yacoub Louly

– En plus de l’activiste Mohamed Lemine Seck (Président de l’ONG « Partisants du Changement »

Les heurts avec la gendarmerie ont commencé à 16 heures le lundi 24 octobre devant le portail du port. Il y a eu des blessés dont le détenu Mohamed Abdatt qui a eu le bras gauche fracturé. A 17 heures les détenus ont été conduits à la brigade de gendarmerie du Port. Le mercredi 26 octobre 2022 ils ont été déférés au tribunal Nouakchott Sud

Le procureur les a inculpés d’ « attaque des membres des forces de l’ordre » selon la procédure de flagrant délit déposés à la prison civile de Nouakchott

Face à cette dégradation sans précédent de la situation des droits de l’homme en Mauritanie, IRA

– Apporte son soutien sans réserve aux dockers injustement emprisonnés et demande leur libération sans condition

– Appelle les autorités pour un règlement juste, qui satisfasse les revendications des dockers

–   Le président d’IRA, le député Birman Dah Abeid, absent de Nouakchott, a lancé un appel dans un message audio, à toutes les institutions et membres d’IRA, pour soutenir par tous les moyens légaux les détenus

–   La situation des droits en Mauritanie continue à se dégrader après le dernier rapport du rapporteur spécial des NU sur les formes contemporaines d’esclavage, le dernier rapport du département d’État Américain et encore le tout dernier rapport de l’institution : Projet Mondial de Justice qui classe la Mauritanie au 131eme rang mondial sur 140 pays en matière du respect de l’Etat de droit, des droits humains, de l’égalité devant la loi et de la transparence.

Les populations sont à présent éveillées et ne peuvent accepter d’être toujours humiliées et méprisées : l’esclavage traditionnel par ascendance, comme moderne, a la peau dure en république Islamique de Mauritanie.

 

Nouakchott, le 28 Octobre 2022

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