Communiqué de presse
IRA – Mauritanie fait remarquer que le rassemblement de protestation organisé le 15 novembre 2018 devant le ministère de la justice de la République Islamique de Mauritanie à Nouakchott n’a pas connu les attaques et la violence indicible des unités de police envers les militantes et militants pacifiques, comme c’était le cas dans les précédents rassemblements de notre organisation.
Pour rappel, IRA – Mauritanie est interdite de rassemblement pacifique depuis sa naissance en 2008 et ses manifestations, depuis le début du deuxième mandat présidentiel du chef de l’État mauritanien Mohamed ould Abdelaziz, sont réprimées dans le sang et aboutissent très souvent à des arrestations, torture et condamnations des militants abolitionnistes à de lourdes peines de prison au cours de procès inéquitables. Les deux derniers rassemblements des militants des droits humains de l’ONG IRA – Mauritanie, les 8 et 29 octobre 2018, pour exiger la libération du président du mouvement et député du peuple Biram Dah Abeid, ont été matés par des unités de police armées jusqu’aux dents, ce qui a occasionné plusieurs blessés très graves parmi les femmes et les jeunes.
Notons qu’en prélude à cette troisième sortie (du 15 novembre 2018) en un mois de l’ONG anti-esclavagiste réclamant la libération de son président, les responsables abolitionnistes ont pris le soin de solliciter la présence d’observateurs notamment des délégués de missions diplomatiques et d’organismes internationaux accrédités à Nouakchott. Donc nous pensons sans risque de nous tromper, que les autorités mauritaniennes, racistes, esclavagistes et répressives, n’ont pas réussi une prise de conscience subite de la nécessité d’octroyer le droit aux rassemblements et manifestations pacifiques à IRA – Mauritanie mais c’est bel et bien l’esprit de sacrifice et la persévérance des militantes et militants mais aussi et surtout à cause de la mesure d’exclure la Mauritanie des privilèges financiers et commerciaux de l’Agoa et la présence d’observateurs de missions diplomatiques et d’organismes internationaux, surtout ceux de la représentation du Haut Commissaire des Nations-Unies pour les droits de l’homme. Les représentants du HCDNUH se sont postés pas loin du lieu du rassemblement, quelques minutes avant son début.
IRA – Mauritanie convie ses militantes et militants, ainsi que tous les compartiments du peuple mauritanien, sans distinction d’appartenance ethnique, raciale, politique ou idéologique, à s’unir et à se mobiliser pour vaincre les divisions et la peur qui font le lit pour la perpétuation du régime dévastateur du dictateur Mohamed ould Abdelaziz, son entourage familial, son clan de délinquants économiques et criminels des droits humains.
IRA – Mauritanie remercie les États-Unis d’Amérique, le Canada, le Haut Commissariat des Nations-Unies pour les droits de l’Homme, ainsi que toutes les Ongs internationales des droits humains, et leur lance un appel ainsi qu’à tous les partenaires de la Mauritanie, à multiplier le travail et les missions d’observation en Mauritanie, dans les moments de frottement des forces de police et de sécurité avec les militants pacifiques, et dans les lieux de détention et tribunaux.
Nous attirons aussi davantage l’attention des mauritaniens qu’il devient indispensable d’unir toutes les ethnies et groupes sociaux mauritaniens, divisés par quatre décennies de monarchie dictatoriale militaire. Cette union dans laquelle les différences sont respectées et toutes les communautés sont dignement représentées, à l’image des braves joueurs de notre équipe nationale de football, qui viennent de nous honorer par une qualification historique à la coupe d’Afrique des nations.
Nouakchott le 18/11/2018
La commission de communication
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