IRA de nouveau dans la rue pour dénoncer l’arrestation de ses dirigeants et leur transfèrement à Zouerat
L’Initiative pour la Résurgence du mouvement Abolitionniste (IRA) a organisé, ce lundi 10 octobre 2016, une marche de protestation qui a relié le Carrefour de la Polyclinique, situé au cœur de la Capitale, au siège des Nations Unies. Cette marche c’est fixé comme objectifs de fustiger les condamnations iniques et abusives dont sont l’objet ses cadres et dirigeants et pour dénoncer leur transfèrement honteux et extrajudiciaire vers la prison de Zoueirat pour les éloigner le plus possible de leurs avocats, de leurs médecins traitants et de leur famille.
Mais, comme attendu, la police, dans ses deux composantes politiques et en tenue, s’est donnée à cœur joie usant et abusant de tous les moyens de répression contre les manifestants. Grenades à déflagrations, grenades lacrymogènes, matraques et gourdins mal dégrossis se sont abattus sur des militants pacifiques qui furent piétinés à même le sol. Nombreux ceux qui sont tombés dans le coma. C’est le cas du dirigeant d’IRA, El hadj Ould ELiid qui se trouve dans un état critique. On compte trois arrestations qui concernent Okya Diallo, Chaarawi Abbas et Kaw Lo dont on est toujours sans nouvelles.
Mais, en dépit de cette sauvagerie organisée, la marche a fini par atteindre les bâtiments des Nations Unies devant lesquels les militants, à gorges déployées, ont scandé à tue-tête les slogans dénonçant l’injustice, l’ostracisme, la marginalisation et le musèlement dont sont victimes tous les opposants à ce régime et plus particulièrement les militants d’IRA. Ils ont aussi dénoncé le verdict infondé et contraire aux lois et à nos convenances islamiques au nom duquel les cadres d’IRA ont été bannis vers la prison de Zoueirat.
L’Initiative pour la Résurgence du mouvement Abolitionniste, tout en adressant ses vibrants encouragements et ses chaudes félicitations à ses militants pour leur courage et leur responsabilité, tient à affirmer :
Son refus du verdict injuste et inhumain qui condamne ses 13 militants et exige son abrogation et la libération sans délai ni conditions de ses détenus et de l’ensemble des prisonniers d’opinion membres d’autres organisations victimes, eux aussi, du totalitarisme de ce régime. Son opposition au bannissement des prisonniers et à leur éloignement de leur famille, de leurs avocats et de leurs médecins ;
Son appel, lancé à ses militants et sympathisants, pour rester mobilisés et redoubler de formes de protestations et de luttes pacifiques et ce jusqu’à l’élargissement de nos militants dont le seul crime est d’avoir dénoncé l’esclavage, le racisme, la ségrégation et toutes les formes de l’injustice ;
Son exhortation à l’adresse de toutes les forces mauritaniennes et étrangères pour se lever contre ce régime qui viole les lois nationales et les accords internationaux, pratique le racisme d’Etat au grand jour contre les Noirs en général et les H’ratin en particulier. Les arrestations d’aujourd’hui, qui ont visé les ressortissants d’une seule ethnie (Pulaar), en dépit de la grande diversité des manifestants, en est une preuve supplémentaire.
Le bureau Exécutif Nouakchott le 10 octobre 2016