Note d’information
1. ABAROLI – une opportunité pour IRA – Mauritanie ?
Suite à l’appel à candidature lancé par le Programme « American Bar Association Rule Of Law Initiative » (ABAROLI), Madame Alice BULLARD présidente de IRA – USA a décidé de formuler une requête de financement auprès du programme pour la conduite du Projet de renforcement des capacités des Organisations de la Société Civile à participer aux efforts de renforcement de l’Etat de Droit en Mauritanie.
Le but du projet était d’organiser une prise en charge de proximité au profit des nombreuses victimes de violations de Droits humains dont IRA – Mauritanie a eu à s’occuper ou s’occupera dans les zones d’intervention du projet (Nouakchott, Trarza, Brakna et Assaba). Il s’agit surtout de créer des centres d’écoute et d’orientation animés par des para-juristes précédemment formés aux rudiments du droit pour venir en aide aux victimes laissées souvent à leur triste sort.
Alors, IRA – USA n’étant pas basée en Mauritanie, a eu l’idée de mettre en place un consortium l’impliquant avec deux (2) ONG nationales. Compte tenu des affinités et de la convergence de vision qui avaient jusque-là prévalu, le choix s’est porté sur l’Association des Femmes Chef de Famille (AFCF) et l’Association Mauritanienne de Droits de l’Homme (AMDH) pour constituer un consortium et conduire en collaboration le projet objet de la requête de financements. C’est alors qu’IRA–USA s’est chargée de la formulation du projet et de la rédaction du document de projet qui a satisfait aux exigences de « ABAROLI » et a requis l’accord de financement.
2. La confiance fût à la base de l’ambition
Une fois informée de l’accord de financement, Mme Alice BULLARD a pris contact avec les deux présidentes (celles d’AFCF et d’AMDH) pour discuter des modalités pratiques du fonctionnement du consortium et de la mise en œuvre du projet. Il a été arrêté que trois (3) positions importantes se présentaient au niveau du consortium : l’encaissement des fonds, la direction du projet et la gestion financière (comptabilité) du projet. Les trois ONG du consortium devraient chacune en occuper l’une d’elles. Il a été ainsi décidé que l’AFCF reçoive les fonds (compte bancaire), l’AMDH a choisi de désigner le comptable et il devrait revenir alors à IRA – USA, s’appuyant sur IRA – Mauritanie, de proposer le Directeur du projet. Trois (3) responsables ont été désignés à raison d’un par ONG pour constituer un comité de pilotage du projet. A la première réunion de ce comité, le représentant d’IRA a eu la grande surprise de voir les représentants d’AFCF et d’AMDH revenir sur l’accord de principe et d’annoncer que le Directeur ne sera pas proposé par IRA. La majorité de deux (2) contre un (1) ayant été de leur côté, le représentant d’IRA, en bon démocrate, a consenti et la décision a été prise de lancer un appel à candidature en vue du recrutement d’un Directeur pour le projet. Des Termes de Références (TDR) pour le poste de Directeur du projet ont été élaborés et l’appel à candidature fût lancé avec comme date limite des candidatures le 04 janvier 2016 mais à cette date, le comité de pilotage a pu constater qu’aucune candidature n’a été envoyée à l’adresse email du consortium. Il a été alors décidé de repousser la date limite des candidatures au 25 janvier et alors du comité de pilotage qui a suivi cette date, seul un candidat d’IRA – Mauritanie avait postulé avec un dossier complet répondant aux exigences des TDR mais, la décision a été prise de relancer, une troisième fois, l’appel à candidature dans l’espoir qu’il y aurait d’autres candidatures.
A l’issue du dépouillement des dossiers de ce nouvel appel, il a été constaté que le candidat membre d’IRA – Mauritanie était le plus expérimenté et le mieux qualifié pour le poste de Directeur du projet mais les représentants des deux autres ONG partenaires (AFCF et AMDH) ont émis une réserve contre cette candidature sous prétexte qu’elle ne serait pas indépendante et désintéressée alors que les TDR (ci-joints) ne font aucunement état de cette restriction.
3. S’agit-il d’un plan organisé d’exclure IRA – Mauritanie ?
A l’analyse des éléments de l’incident qui s’est passé entre IRA – Mauritanie et ses partenaires traditionnels (AFCF et AMDH) dans le cadre du consortium ABAROLI qui la liait à eux, on pourrait croire qu’il s’agit d’un simple différend d’ordre technique alors que de récents évènements ont amené la Direction d’IRA – Mauritanie à considérer la situation comme étant d’une extrême gravité.
En effet, IRA – Mauritanie, pour contourner les obstacles liés à sa non reconnaissance par les autorités, s’appuyait sur ses partenaires de la Société Civile (exclusivement le FONADH – Forum des Organisations Nationales des Droits Humains) trouvant ainsi des moyens pour organiser ses conférences et autres manifestations dans des lieux fermés. Par ailleurs, lors d’une visite au Secrétaire Exécutif du FONADH, Mr Mamadou SARR, deux responsables d’IRA – Mauritanie furent informés par celui-ci que sur une injonction du Ministre de l’Intérieur, IRA – Mauritanie était désormais interdite de réunion au sein des locaux du FON ADH. Malgré les différentes démarches faites auprès de la plupart des responsables des ONG membres du FONADH, force est de constater que le FONADH entend bien respecter les consignes du Ministre de l’Intérieur aidant les autorités à violer les principes du droit à la liberté d’association et de réunion résultant de l’interdiction d’IRA – Mauritanie par les autorités.
Malheureusement, bien d’autres éléments en cours de vérification renforcent la conviction des responsables d’IRA – Mauritanie que les autorités racistes et esclavagistes sont entrain de réussir là où elles ont jusqu’à récemment échoué à savoir soutirer d’IRA – Mauritanie les soutiens tant précieux de ses partenaires traditionnels au sein de la Société Civile.
4. Quelle attitude pour IRA – Mauritanie?
Face à tant d’hostilité et d’incompréhension de la part de ceux là même qui sont sensés être solidaires de toute organisation victime d’exactions de la part des autorités, il convient à IRA – Mauritanie de considérer la nouvelle situation dans ses rapports avec ses anciens amis et à prendre ses responsabilités.
C’est ainsi qu’IRA – Mauritanie a pris la décision de se retirer du consortium qui la liait à l’AFCF et l’AMDH dans le cadre du Programme ABAROLI et tient, officiellement, à en informer les autorités diplomatiques américaines à Nouakchott dont elle sollicite l’arbitrage.
5. Conclusion
IRA – Mauritanie conserve sa foi en ce qu’un programme (ABAROLI) d’une organisation américaine (ABA – American Bar Association) ayant le soutien du Département d’Etat aux affaires étrangères américain ne saurait cautionner des agissements, de quelque origine que ce soit, contribuant à la violation des droits à la liberté d’action pacifique humanitaire, d’association et d’expression.
Fait à Nouakchott, le 20 avril 2016