Bulletin 45 de la caravane: Nos objectifs pour la Mauritanie

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IRA Mauritanie – Depuis le 11 Novembre 2014, des voix se sont tues. Les voix de Biram Dah Abeid et de Brahim Ould Bilal et d’autres figures antiesclavagistes sont absentes de la presse et des débats politiques parce qu’étouffées dans les cachots funestes des prisons d’Aleg et de Nouakchott. Mais IRA, organisation engagée par l’ensemble de ses militants dans le combat pour l’avènement de la justice, continue à vivre, à s’exprimer et faire vivre les idéaux de ses illustres prisonniers.

Qu’est-ce que cherche IRA? Pourquoi nous occupons les rues jour après jour, semaine après semaine, mois après mois? Nous cherchons la justice, nous cherchons la liberté, en un mot, nous cherchons la pleine jouissance de nos droits protégés par les lois internationales que le gouvernement mauritanien s’est engagé à respecter et à appliquer.

Nous cherchons nos droits afin de faire de la Mauritanie le meilleur pays possible. Quand il y a l’oppression, quand les nôtres souffrent d’esclavage, lorsque certains Mauritaniens sont exclus des avantages qu’offre la citoyenneté, ou quand la Mauritanie est divisée de la façon dont elle est, c’est un pays faible et vulnérable. Garantir les droits humains à part entière ainsi que le plein droit de citoyenneté pour tous les mauritaniens rendra ce pays plus fort et plus prospère.

L’unité nationale découlera de la libération des opprimés. La Mauritanie qui accueille chacun de ses fils dans des conditions d’égalité et de fraternité sera une Mauritanie unifiée.

IRA s’efforce d’apporter à ce sujet cette unité nationale et attend avec impatience le jour où tous les Mauritaniens seront égaux en droits en tant que citoyens, le jour où tous les Mauritaniens seront égaux devant la justice et le jour quand les couloirs du pouvoir seront pleins d’hommes et de femmes de diverses communautés de la Mauritanie.

Biram Dah Abeid, Brahim Bilal Ramdhane et Djiby Sow ont été condamnés à la prison parce qu’ils ont défendu la liberté. Ils ont été traités comme des terroristes. Par quelle étrange arithmétique ce sont les défenseurs des droits humains qui sont transformés en terroristes? Pour quelles raisons obscures ce sont les militants anti-esclavagistes qui sont incarcérés tandis que les propriétaires d’esclaves restent libres?

Nous voyons dans les comportements des autorités du pays de la profonde confusion et de la peur. Nous voyons que le gouvernement, qui a poursuivi et condamné ces défenseurs des droits humains, a confondu la demande pour la liberté des esclaves, avec une demande pour l’oppression des propriétaires des esclaves qui ont peur – une peur que la liberté pour les esclaves et les Noirs signifierait l’oppression des Bidhans.

Mais, ces confusions et ces craintes ne doivent pas avoir lieu.

La liberté pour les esclaves apportera, avec elle, la liberté pour les propriétaires des esclaves, parce que la possession d’êtres humains est elle-même une espèce de l’esclavage. C’est l’esclavage de la culpabilité, de l’asservissement à la criminalité, et de l’esclavage à la dégradation de sa propre humanité.

Car, nous luttons contre l’oppression des esclaves et les Noirs, nous n’accepterons jamais l’oppression des autres au nom de la liberté. Surmonter le racisme apportera la liberté et la pleine émancipation des Mauritaniens noirs.

Cette transformation légale, sociale et psychologique entrainera également la libération des Maures blancs (Bidhans) de la peur qui hante leur vie quotidienne. Parce que, oui, le raciste est retenu captif de la peur des autres races. Surmonter le racisme apportera des avantages à tous les Mauritaniens.

Nouakchott le 18 février 2015

La commission de communication

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