Criminalisation de l’esclavage : L’amnésie du parti pouvoir
Med O Md Lemine – Les dirigeants oublient très vite leurs engagements pris devant les peuples et affichent une fois élus et investis, une indifférence progressivement révoltante vis-à-vis de leur devoir de servir le peuple dans l’équité, la transparence et l’exécution ferme et stricte de la loi à l’égard de tous.
Criminaliser depuis quelques années, sans exposer pour autant ceux qui le pratiquent publiquement à des sanctions concrètes et coercitives, l’esclavage, jusqu’à hier oublié par les autorités ou pris à la légère malgré sa gravité, vient d’occuper le devant de la scène politique au lendemain des incidents de Rosso.
Le parti au pouvoir l’Union Pour la République (UPR), jusque-là occupé à élargir sa mainmise sur le sérail, refusant tout dialogue politique, invectivant l’opposition à toutes les occasions, s’est constamment mobilisé ces derniers temps pour renforcer sa domination.
Malgré son profil de parti au pouvoir et de premier acteur politique, il a omis d’appeler, de concrétiser et de donner le bon exemple dans la mise en œuvre des promesses électorales tenues par « Son Président fondateur » Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz, comme se plait à le dire son leader Me Sidi Mohamed Ould Maham, dans un vocable inédit de l’histoire récente de ce parti.
L’UPR a surtout observé un profil bas vis-à-vis de l’épineux dossier de l’esclavage, avant de prendre conscience du péril de son amnésie, en laissant un mal s’aggraver et pourrir continuellement sans s’investir dans son éradication comme promis au temps de la chasse des voix, jurant d’apporter monts et merveilles à la nation.
Aujourd’hui, au lendemain des incidents de la Mosquée saoudienne et de Rosso, qui avaient conduit à l’arrestation et à l’emprisonnement de certains militants antiesclavagistes dont le leader de l’IRA Biram Ould Dah Ould Abeid, l’UPR a opéré un virage de 180° par rapport à ses orientations politiques prioritaires.
En effet, il a relégué spontanément l’assainissement de la capitale Nouakchott au second rang, accentuant ses efforts politiques sur la nécessité urgente et vitale de se mobiliser pour sensibiliser sur les dangers de l’esclavage et des peines sévères auxquelles s’exposent les personnes qui le pratiquent.
Dans cette campagne, le parti au pouvoir, qui dénonce ce qu’il appelle la surenchère relative à la minimisation des efforts de l’Etat et de la société dans le domaine de la lutte contre les séquelles de l’esclavage, sensibilise sur les valeurs de citoyenneté, de justice sociale, de défense des grandes constances religieuses et nationales, de maintien de la cohésion sociale.
Selon des leaders du ce parti la question de la lutte contre les séquelles de l’esclavage est l’affaire de tous les mauritaniens, rappelant l’existence de peines coercitives et fermes encourues par les présumés maîtres esclavagistes déplorant l’existence de surenchères et de manipulations politiques qui ne servent que la division et menacent la cohésion sociale.
Un sursaut social qui a besoin de beaucoup de sincérité et de fermeté pour être pris au sérieux ainsi que pour s’inscrire dans une dynamique durable et irréversible, sans risque d’être de nouveau oublié par un pouvoir amnésique.
Md O Md Lemine
A méditer
L’amnésie du pouvoir
Pour monter au pouvoir, si vous y prétendez,
Il faut mentir savoir, pour l’avoir, le garder ;
Car un bon prétendant, se fait démagogique,
Quand il est président, il devient amnésique.
L’égalité sociale, on va la restaurer,
Mais d’une action spéciale, on en est timoré ;
Les impôts de l’état, on les diminuera,
Mais pour la tva, on vous l’accentuera.
La réduction d’horaire, est une escroquerie,
Aujourd’hui au contraire, elle est l’enfant chérie ;
Les charges patronales, il ne faut les baisser,
Pour raisons nationales, on va les abaisser.
Quand hier ils étaient contre, aujourd’hui ils sont pour,
Aujourd’hui ils sont contre, alors qu’ils étaient pour ;
Ainsi vont les idées, de tous nos politiques,
Des projets décidés, ils en sont amnésiques.
(source : etramiste.com)